« Tous d’un même cœur, étaient assidus à la prière, avec quelques femmes, dont Marie, mère de Jésus et avec ses frères. » (Actes 1. 4) Telle est la dernière mention explicite dans le Nouveau Testament, de Marie, dont on sait qu’après la mort de Jésus, le disciple Jean l’a prise chez lui. Que devient-elle alors ? Une tradition la fait vivre quelque temps avec Jean à Éphèse. Mais c’est sans doute à Jérusalem qu’elle termine son séjour terrestre. L’événement marial de ce jour correspond à la fois à la mort, à la résurrection et à l’Ascension du Christ.
L’Assomption dans la Bible
Marie est fiancée à Joseph, de la lignée de David, lorsqu’elle reçoit la visite de l’ange Gabriel (Annonciation). Il lui annonce que l’Esprit Saint viendra sur elle, qu’elle attendra un enfant à qui elle donnera le nom de Jésus. Il sera appelé « Fils de Dieu ». Avec simplicité, elle fait part de sa disponibilité en répondant à l’ange : « Voici la servante du Seigneur ; que tout se passe pour moi selon ta parole » (Fiat) (Luc 1, 38).
L’ange lui ayant appris qu’Elizabeth sa cousine attend également un enfant (Jean-Baptiste), elle va lui rendre visite (Visitation). Elles chantent toutes deux les louanges du Seigneur (Magnificat).
Alors que Marie approche du terme de sa grossesse, elle se rend à Bethléem, d’où est originaire la famille de Joseph, pour le recensement organisé par l’occupant romain. Comme il n’y a pas de place pour eux dans la salle commune, c’est dans une crèche que Marie met au monde son fils Jésus, que les bergers, puis les mages, viennent adorer (Noël). Prévenue par les mages que le roi Hérode fait rechercher l’enfant pour le faire périr, la Sainte Famille s’enfuit en Égypte. À la mort d’Hérode, elle revient en Galilée et s’installe à Nazareth, où Jésus passe son enfance.
Vers la douzième année de Jésus, Marie et Joseph l’emmènent à Jérusalem pour la fête de la Pâque juive. C’est à cette occasion que Marie et son époux perdent Jésus, resté dans le Temple avec les docteurs de la loi. Lorsqu’ils le retrouvent trois jours plus tard, Jésus leur tient ce propos : « Comment se fait-il que vous m’ayez cherché ? Ne le saviez-vous pas ? C’est chez mon Père que je dois être » (Luc 2, 49).
On retrouve Marie, dans les Écritures, quelques années plus tard : lors d’un mariage, elle indique à son fils que les convives n’ont plus de vin, tout en recommandant aux serviteurs de leurs hôtes : « Faites tout ce qu’Il vous dira » (Jean 2, 5). Cet épisode des Noces de Cana, au cours duquel Jésus change l’eau en vin, constitue le premier signe qui suscite la foi des apôtres.
Enfin, sur la Croix, avant de mourir, Jésus confie Jean à sa Mère : « Femme, voici ton fils », et Il ajoute, à l’intention de Jean : « Voici ta Mère » (Jean 19, 26-27)
C’est au moment de la Pentecôte, alors que Marie se trouve avec les apôtres dans la salle du Cénacle, que les Écritures évoquent sa présence pour la dernière fois. Elles ne disent rien du reste de sa vie.
Qu’est-ce que l’Assomption ?
La foi en l'Assomption, générale parmi les chrétiens d’Orient (même si ceux-ci préfèrent parler de « dormition de la Vierge »), est partagée par les catholiques. On célèbre cette fête dès le IVè siècle, à Antioche, et au Vè siècle en Palestine. Il semble que la date du 15 août ait été choisie en Orient par l’empereur Maurice (582-603) pour commémorer l’inauguration d’une église dédiée à la Vierge montée au ciel. C’est le 1er novembre 1950 que le Pape Pie XII affirmait la foi de l’Église en l’Assomption de la Vierge Marie par une définition dogmatique.Il écrivait notamment : « …Nous affirmons, nous déclarons et nous définissons comme un dogme divinement révélé que l’Immaculée Mère de Dieu, Marie toujours Vierge, après avoir achevé le cours de sa vie terrestre, a été élevée en corps et en âme à la gloire céleste. »
Cette fête est aujourd’hui, en France, l’une des quatre fêtes catholiques légalement chômées (avec Noël le 25 décembre, l’Ascension et la Toussaint le 1er novembre). La Vierge Marie, depuis 1638, sous le règne de Louis XIII, est la Patronne de la France (Sainte Jeanne d’Arc étant la patronne secondaire), ce patronage a été confirmé par le Pape Pie XI (2 mars 1922).
Joseph Ratzinger in Foi chrétienne
« C’est un fait assez paradoxal. Le culte de la Vierge est un sujet de division, non seulement entre les confessions chrétiennes, mais entre les catholiques eux-mêmes. Les uns pensent qu’à l’égard de Marie, on n’en fait et on n’en dit jamais trop. Les autres ont plutôt tendance à garder une certaine réserve, voire à justifier aux nom de la foi la distance qu’ils prennent à l’égard de certaines dévotions mariales qu’ils soupçonnent de nourrir une piété plus sentimentale que réfléchie ».
« C’est en prenant ses appuis sur l’Ecriture et sur la plus ancienne Tradition de l’Eglise, celle de l’Orient comme celle de l’Occident chrétien, que le Catéchisme de l’Eglise Catholique formule les enseignements qui fondent le culte marial. Après avoir évoqué les différentes formes qu’il revêt dans l’Eglise, il les fonde sur le rôle que tient la Vierge dans l’économie globale du salut telle que la Révélation l’a fait connaître. Au-delà des interprétations divergentes, il est incontestable que Marie occupe une place privilégiée dans l’accomplissement rédempteur et la communion des saints ».